Extrait

 

 

    ...

    Le petit convoi étant prêt à repartir, laissant le premier compartiment être pris d’assaut par le groupe empressé, on choisit d’entrer dans le dernier, qui est le plus élevé. Personne ne nous ayant suivi, c’est avec soulagement que nous prenons possession des lieux. Un peu vieillotte, toutefois bien entretenue, une courte banquette en sapin délimite le côté gauche. Délaissant à droite la vue en contrebas, je pointe le regard vers le sommet. Tâchant de déterminer la distance qui nous sépare de l’arrivée, j’estime que celle-ci doit avoisiner les cents mètres. Malgré l’allure, dont j’ai pu constater la lenteur, j’en déduis tout de même qu’un court laps de temps suffira pour y accéder. Il n’y a donc pas une minute à perdre, si je veux réaliser le plan qui me trotte depuis un moment dans le ciboulot.

    « Nom d’une pipe !?! » je m’exclame au moment de me sentir déséquilibrée par le démarrage un peu vif de la machinerie.

    Par chance, alors que nous sommes restés debout à contempler le Danube, la main de Vivian m’a retenue de justesse. Ses doigts glissés sous ma jupe, il était heureusement occupé à me palper les fesses. Néanmoins, sous le choc, les miens se sont retenus d’instinct à ce qu’ils pouvaient. Accrochée à présent à la main courante la plus proche, je constate que c’est à ses bijoux de famille que je me retiens.

    « Heu… désolée, ne t’ai-je pas fait mal ?

    ― Non… non, ça va aller, par contre, te serait-il possible de serrer un peu moins fort ?

    ― Oh ! Excuse-moi… toutefois, es-tu sûr que tout va bien ? J’ai l’impression que l’endroit meurtri commence à enfler.

    Exactement ce que j’avais prévu…