Chapitre 1 : En route
Extrait
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Au beau milieu des 650 mètres du terminal B…
« L’embarquement pour le vol SN3661 à destination de Strasbourg débute en ce moment, les voyageurs dont les numéros de rangées sont compris entre 1 et 9 peuvent s’avancer ! » annonce d’une traite en français et sur un ton monocorde, teintée d’un fort accent du nord du pays, la voix d’une femme amplifiée par l’intermédiaire des haut-parleurs. Renouvelant une dernière fois le message, elle le fait cette fois en anglais après avoir débuté l’annonce en néerlandais.
« C’est pour nous, annonce Vivian, revérifiant pour la troisième fois que nos tickets indiquent bien à la rangée 8.
― Je m’attendais à un avion plus petit, dis-je après m’être levée de la banquette.
Au-delà de la baie vitrée, se tient un bimoteur blanc orné de logos aux deux nuances de bleu qui n’attend plus que moi.
― N’oublie pas que Strasbourg aussi est un centre européen, en semaine le flux communautaire est perpétuel. »
Effectivement, les passagers avec attaché-case, costume strict et tailleur sévère sont majoritaires.
Beurk ! À part le nœud pap’ fuchsia là , guère d’originalité…
Force est de reconnaître, qu’on détonne un peu avec le complet sport Ralf Lauren gris clair de mon tendre, et la petite robe à fleurs bleues que je porte sous ma veste YSL à carreau beige – entre nous, c’est une fin de série que j’ai eue pour une bouchée de pain au moment des soldes, mais chut ! Que cela reste entre nous…
Arpentant la vingtaine de mètres de couloir d’accès mobile, on pénètre dans la carlingue. Accueillis par un steward et une hôtesse peinturlurée, celle-ci découvrant notre numéro de rangée, nous indique la 8, sièges C et D.
Merci, on a également appris à lire et à compter ! Cette godiche ressemble à s’y méprendre à celle qui a échangé un sourire de conne avec mon chéri…